Une question souvent posée est: « Quelle est la différence entre un psychiatre et un psychologue ?« . J’ai dû l’expliquer lors d’un séjour sur la Côte Basque à des surfeurs. Pourquoi ne pas partager avec vous cette métaphore. De plus, on me demande souvent si en tant que psychologue j’arrive « à couper » de mon métier. Bien sûr! Cela est vital, mais j’adore regarder le monde en observant ce qui rend les gens heureux et pouvoir ensuite le transmettre sous différentes formes à mes patients. J’ai donc choisi de mettre en avant les valeurs du surf dont nous aurions tous besoin dans notre quotidien pour être plus heureux.

Imaginons un instant que les surfeurs représentent les psychologues et les kitesurfeurs les psychiatres.

Psychologie surf

Un psychologue peut faire le choix de compléter ses 5 ans de formation en se formant à une approche thérapeutique (par exemple les Thérapies Cognitives et Comportementales, l’EMDR, l’hypnose, ..) il aura alors le titre de psychothérapeute. D’autres psychologues font le choix de ne pas suivre de formations supplémentaires.

psychologie biarritz

Pour les psychiatres, vous aurez des prescripteurs et d’autres qui proposeront notamment des suivis thérapeutiques. A savoir, qu’ayant un diplôme de médecin, ils sont remboursés par la sécurité sociale. Les psychiatres peuvent notamment se former à différentes approches thérapeutiques.

Il n’y a pas une meilleure approche thérapeutique, mais il y a celle qui peut vous correspondre, selon vos envies et ce que vous recherchez. Rien n’empêche de pratiquer le body board et de faire du surf de temps en temps ;). Le plus dur est de se lancer et de tester ! Il faut même peut-être essayer plusieurs planches afin de savoir laquelle nous correspond le mieux.

Cette métaphore va plus loin car le surf est une forme de thérapie. « Au Royaume-Uni, le système de la santé publique (National Health Service, NHS) a débloqué £10.000 (environ 12.000 euros) pour aider les jeunes à lutter contre la dépression, l’autisme, le manque d’estime de soi… par la pratique du surf. »

A Hendaye, l’école Lehena est la toute première structure labelisée “Handi Surf” en France par l’association nationale handisurf ». Julien Caste un des gérants de l’école nous partage que « longtemps le surf n’a pas été proposé et accessible à tous car considéré comme dangereux. Le fait d’y avoir accès est donc souvent déjà vécu de manière ultra positive et valorisante. Les personnes en situation de handicap moteur ressentent un fort sentiment de liberté loin de leurs fauteuils, allongées sur une planche au milieu des valides. Les bienfaits au niveau physique sont nombreux pour des personnes institutionnalisées (quelque soit le handicap) souffrant souvent d’une sédentarisation importante.« 

Psycho Biarritz

Pourquoi cette discipline apporte autant de bien être ? 

Patience

J’entends souvent « Je n’ai pas le temps » ou de la part des parents « Il traine, il est lent!« . Il faut savoir une chose: les adultes n’ont pas le temps, alors que les enfants si. Le surf permet une autre approche du temps. On ne prend pas toutes les vagues, il faut donc savoir être patient et cela permet notamment, de façon même parfois inconsciente de pratiquer le mindfullness = la pleine conscience. Une forme de méditation ! Vivre le moment présent, savourer ce qui nous entoure: être dans l’eau, sur sa planche, avec le soleil, l’océan. Plusieurs études mettent en avant que la méditation réduit l’anxiété (1) et (2). Guillaume Barucq, médecin généraliste à Biarritz a d’ailleurs écrit un article sur la méditation chez les surfeurs.

Persévérance

Comme de nombreuses disciplines sportives ou créatrices, la persévérance est une notion majeure. Essayer, se tromper, tomber, remonter, réessayer, échouer de nouveau etc.. et réussir ! Le surf peut être mis de côté dès la 1er ou 2e sortie car cela demande une grande persévérance. Une belle philosophie de vie de se donner les moyens de dépasser nos peurs et d’essayer de nouveau pour obtenir cette gratification sans prix que de faire un take off (monter sur sa planche), de prendre une belle vague etc..

Observation et écoute

Dans la vie, nous avons besoin d’observer les autres pour nous inspirer, recueillir de l’information afin de mieux réussir. Observer les vagues, mais aussi les autres surfeurs. Identifier des gestes, des techniques que nous essaieront de reproduire pour enfin nous les approprier.

De plus, nous ne pouvons pas aller surfer à n’importe quel moment. Il faut de bonnes conditions selon notre niveau et la planche utilisée. Il faut donc apprendre « à lire » l’océan. Cela demande une observation de la nature et notamment une connaissance de la météo.

Confiance en soi

Essayer, encore et encore et enfin réussir son objectif. Si dès le début on se dit « Je ne vais pas y arriver », on tombera de notre planche. Il faut y croire, regarder au loin, là où nous souhaitons nous diriger et y aller, foncer !!!!!! Si on regarde ses pieds, on peut être sûr de tomber de sa planche!

Sortir de sa zone de confort  ?

Comme de nombreux sports, cela demande de sortir de sa zone de confort. Affronter ses peurs. A quel prix ? Découvrir de nouvelles sensations et accomplir de nouvelles notions.

psycho bayonne

Liens utiles

  • https://act-therapie.com/science-et-meditation-de-pleine-conscience-mindfulness/
  • https://www.waveproject.co.uk/
  • https://www.bbc.com/news/health-24744632
  • https://www.lehena.com/
  • https://www.guillaume-barucq.com/
1. Sedlmeier, P., Eberth, J., Schwarz, M., Zimmermann, D., Haarig, F., Jaeger, S., & Kunze, S. (2012). The psychological effects of meditation: a meta-analysis. Psychological Bulletin. 138, 6. 1139-71.
2. Kabat-Zinn, J., Massion, A. O., Kristeller, J., Peterson, L. G., Fletcher, K., Pbert, L., Lenderking, W. & Santorelli, S. (1992). Effectiveness of a meditation-based stress reduction program in the treatment of anxiety disorders. American Journal of Psychiatry. 149. 936-943.