Si vous vous êtes déjà entendu dire :

  • « Je le ferai demain ! »
  • que cela fait 6 mois que vous devez jeter vos bouteilles en verre
  • que vos factures trainent sur votre bureau depuis des lustres
  • que vous notez tous les jours « appeler Jean-Michel»…

 

Alors vous avez déjà connu la procrastination qui consiste à tout remettre à demain.

 

Mais pourquoi procrastinons-nous ?

 

La procrastination peut être une des réactions comportementales face à la peur : la fuite ! Il peut donc être intéressant de déterminer dans quels domaines nous avons tendance à procrastiner : de quoi avons-nous peur ?

 

L’ennui, la perte de motivation ou la flemme activent cette procrastination, et peuvent parfois être le symptôme d’un mal être : Laisser des jours et des jours sa vaisselle sale dans l’évier, ne faire le ménage qu’une fois tous les 6 mois, etc…

 

Si vous avez l’habitude de faire des listes et que vous vous apercevez que des éléments reviennent toujours (Appeler Jean-Michel, Envoyer un courrier à Janine, Ecrire un article, …) Posez-vous cette question :

  • Ai-je vraiment envie de le faire ?
  • De quoi ai-je peur ?
  • Est-ce-que cette tâche est assez détaillée (Par exemple : « Me remettre au sport ». C’est trop flou. Demandez-vous quelles sont les étapes intermédiaires : noter des idées de sport, contacter des salles/des cours, essayer tel cours etc..) Plus c’est flou, moins c’est motivant !

 

 

Pourquoi certaines personnes procrastinent plus que d’autres ?

 

Cela peut s’expliquer par leur « taux » de volonté.

Prenons l’exemple de l’étude des chamallows chez les enfants :

En 1960, des scientifiques de l’Université de Stanford ont testé la volonté des enfants en leur proposant un marché : ils pouvaient manger un chamallow tout de suite ou, attendre quelques minutes pour en avoir deux.

Je vous invite à regarder cette vidéo qui reprend cette étude.

Ils sont allés plus loin en suivant ces enfants, devenus de jeunes adultes, à leur entrée à l’université. Ceux qui, enfants, avaient attendu, sont ceux qui ont obtenu de « meilleurs résultats d’entrée à l’université. Ils étaient plus appréciés et consommaient moins de drogues ». (source: Le Pouvoir des habitudes, Charles Duhigg.)

La volonté serait une « capacité qui s’apprend, de la même manière que les enfants apprennent les maths ou à dire merci ».

La volonté serait comme un muscle. Si on ne le fait pas travailler, il est moins puissant. Cela s’entretient !

 

Comment activer sa volonté ?

D’après deux études menées par deux chercheurs australiens en 2006 Meagan Oaten et Ken Cheng « plus les individus renforcent les muscles de la volonté dans un domaine de leur vie – en salle de sport, dans leur gestion de leur argent – , plus cette force exerce son influence sur leurs choix alimentaires ou sur leur assiduité au travail. Une fois renforcée, cette volonté se propage partout. » (source: Le Pouvoir des habitudes, Charles Duhigg.)

 

 

Vous pouvez donc réfléchir à un domaine dans lequel il sera plus facile pour vous d’activer ou de réactiver de la volonté et cela se généralisera sur d’autres domaines de votre vie 😉

 

 

Comment s’aider ?

Nous sommes notre meilleur ami, autant l’utiliser !

  • Je m’aide en notant la veille ce que je souhaite faire le lendemain. J’utilise les fameuses « To Do List » . Une collègue les a rebaptisé « les tout doux liste » (quelle belle idée !) car en effet, il faut y aller « tout doux ». Cela ne sert à rien de se noter 20 choses sur notre liste si ce n’est pas réalisable ! Voici un article sur les bienfaits des listes.
  • Je m’aide en préparant ma tenue de sport la veille pour mon footing du lendemain !
  • Depuis quelques mois j’utilise la technique du Pomodoro (qui veut dire tomate en espagnol, clin d’œil au minuteur en forme de tomate dans la cuisine !) Cela permet de mieux gérer son temps et de se cadrer.
  • Se donner des récompenses : mixer tâches plus contraignantes (« Appeler l’URSSAF ») avec des tâches plus ludiques (« Ecrire mon article sur la procrastination » 😉 )

 

Accepter de ne rien faire !

Pour autant, procrastiner n’est pas toujours une mauvaise chose. C’est parfois simplement une façon de prendre un peu de temps pour soi, pour réfléchir, ou faire une activité qui nous plait vraiment !

L’essentiel étant bien sûr de procrastiner avec parcimonie 😉

 

L’ennuie n’est pas bien vu dans notre société, il faudrait toujours être en action !

Cependant, nous avons besoin de moments de « rien » car c’est dans ces moments que nous pouvons avoir les meilleures idées, se poser, réfléchir à ce dont nous avons vraiment envie !

Dans « récréation » il y a « création » : c’est une phrase que je répète souvent à mes patients. Elle permet de déculpabiliser et d’accepter ces moments plus lents, plus calmes qui nous font du bien !

 

La culpabilité

C’est un sentiment qui s’active souvent face à la procrastination « Rhhhooo je suis vraiment nul(le), je n’ai pas du tout avancé sur ma journée ! »

Voici quelques petites idées pour déculpabiliser :

  • Vous pouvez noter ce que vous avez fait et qui n’était pas inscrit sur votre liste 😉
  • Vous pouvez vous « offrir » des journées de glandes après une journée très productive !
  • Vous pouvez visualiser ce que vous avez à faire. Par exemple, vous devez faire le ménage (depuis 3 semaines !!!!!) .. Imaginez votre appartement tout propre, bien rangé, qui sent bon … le fait de visualiser son objectif final permet d’apaiser notre culpabilité et nous aide à nous mettre dans l’action.

 

Sources images: chamallow, autres, ..