L’EMDR…. Pour retenir, c’est comme MDR (Mort De Rire) mais avec un E devant !

Cela signifie Eye Mouvement Desensitization and Reprocessing. C’est une thérapie nouvelle fondée sur le mouvement oculaire.

Francine Shapiro, docteur en psychologie (USA) remarque en 1987 qu’après ses promenades, elle se sent moins anxieuse à propos de certains souvenirs. Elle s’aperçoit qu’elle regarde de droite à gauche du chemin. Elle décide d’approfondir ses recherches et c’est en 1989 qu’a lieu sa première étude sur 22 vétérans diagnostiqués avec un Stress Post-Traumatique (cauchemars, reviviscences de souvenirs traumatisants, états de super-alarme, …). Le groupe A bénéficie de l’EMDR et le Groupe B d’une thérapie dite classique. Au bout de quelques semaines, les sujets du groupe A ont une diminution des manifestations pathologiques jusqu’à une disparition totale pour certains, ainsi qu’une estime de soi renforcée.

Le principe de l’EMDR est la réexposition de courte durée à des situations traumatiques suivie de stimulations. Celles-ci peuvent être visuelles, tactiles (au niveau des genoux par exemple) ou sonores.

Pour mieux comprendre, prenons le schéma de LeDoux :

Modèle de LeDoux

Si nous schématisons, face à des traumatismes (par exemple : être témoin d’un accident grave, être victime d’une agression sexuelle, …) notre cerveau peut ne pas « classer » correctement ce dossier et il sera « bloqué » au niveau de la voix courte, comme si ce fichier n’avait pas de nom et n’était pas rangé comme il se doit dans notre « bibliothèque cérébrale ». Ce fichier étant « toxique » il peut nous amener, face à des stimulations sensorielles proches (un lieu, une odeur, un mot, un bruit, …) à ressentir une forte émotion sans forcément la comprendre : commencer à pleurer sans raison, ressentir du dégoût à un moment inapproprié, etc… L’EMDR va nous permettre d’activer cette voie longue est de redonner du sens à cette situation traumatisante. Nous allons donner un nom à ce dossier, et le ranger correctement dans la « bibliothèque cérébrale ». Il n’y aura donc plus de manifestations « toxiques ».

La science n’explique pas encore tout sur le fonctionnement de l’EMDR. L’hypothèse avancée serait notamment que les mouvements oculaires alternés permettraient de générer de l’acétylcholine qui est une hormone nécessaire au travail de mémorisation.

Nous pouvons faire un autre parallèle avec le sommeil. Il a pu vous arriver de penser à une situation avant de vous coucher et de ressentir une forte anxiété. Bizarrement, au réveil vous vous rendez compte que vous avez pris une distance par rapport à cette situation et que votre anxiété a diminué. Une des explications données est que pendant la phase paradoxale – qui est « paradoxale » car notre corps est totalement inerte alors que notre cerveau fuse dans tous les sens –> phase du rêve – nous avons des mouvements oculaires rapides de gauche à droite.

 

Nous parlons de Stress Post-Traumatique car l’EMDR est un des outils thérapeutiques les plus utilisés pour prendre en charge ce trouble. Cependant, l’EMDR peut aussi traiter de « petits traumas », comme des situations perturbantes vécues dans l’enfance pendant lesquelles nous avons pu ressentir une forte tristesse, ou un sentiment de honte ou de culpabilité importante.

Si vous avez des questions sur cette nouvelle thérapie, n’hésitez pas.